vendredi 29 octobre 2010

AG raffinerie Donges 29 oct - résultats du vote



Résultat de l'AG du personnel de la raffinerie de Donges
37 abstentions
68 contre la reprise
286 pour la reprise de travail

"C'est un conflit qui va laisser beaucoup de traces" CH


Romandie.com - Grosse amertume teintée de fierté chez les salariés de Donges

DONGES (Loire-Atlantique) - Les salariés de la raffinerie Total de Donges, la dernière des douze raffineries françaises à voter la reprise du travail, sont ressortis vendredi de leur assemblée générale fiers, soudés comme jamais, mais surtout amers de n'avoir pu aller au bout de leur mouvement.

L'effet domino, après la fin de la grève dans les autres raffineries, a beaucoup joué, selon des responsables syndicaux. "Les gens ont compris que seuls, on ne ferait rien", a expliqué le responsable de la CFDT du site, Dimitri Guiller, après le dépouillement des bulletins de vote, où une large majorité de salariés se sont prononcés pour la fin de la grève (286 voix pour contre 68).

De très timides applaudissements ont marqué la fin du dépouillement, fermé à la presse, et de nombreux salariés sont repartis aussitôt après.

"Il était illusoire de croire qu'on puisse bloquer la réforme des retraites" seuls, analysait pour sa part Christophe Hiou, délégué CGT, manifestement ému, retenant surtout "l'amertume de l'assemblée générale du personnel".

Amertume manifeste chez un des salariés, Cédric Abot, qui regrette "un maigre résultat par rapport à l'effort fourni". "Il faut dire que cette loi, c'était un passage en force et avec la force on fait tout", relève-t-il.

De ce conflit, le plus long mené à la raffinerie de Donges depuis 1968 selon l'ancien responsable CGT du site, Jacques Le Guennec, les salariés retiennent aussi la colère, face aux réquisitions de personnel décidées par le préfet de Loire-Atlantique au dépôt pétrolier voisin de la SFDM (Société française Donges-Metz). Les salariés y ont été à chaque fois déboutés de leurs référés.

"Nous ne sommes plus, à l'heure d'aujourd'hui, dans un état de droit", a lancé à ce propos Christophe Hiou, tandis que M. Le Guennec témoignait que de nombreux salariés "avaient été très marqués" par "les gendarmes qui débarquent et menacent de prison si on ne va pas au travail".

"C'est à partir de ces réquisitions qu'on a senti le vent tourner", affirme pour sa part Fabrice Judeaux, salarié. "Il faut travailler juridiquement pour ne pas laisser cela en l'état, si on accepte d'être requis à chaque fois, on peut plus faire grève", poursuit-il.

Mais au-delà de la rancoeur et de l'amertume, d'autres préfèrent noter l'élan de solidarité né autour de conflit. Selon les premières estimations, les grévistes de la raffinerie ont reçu 50.000 euros de dons pour des pertes de 173.000 euros, a affirmé Christophe Hiou.

Dans la tente dressée devant l'entrée, une équipe de jeunes venus de Rennes s'affairait encore, avant l'AG, à préparer des pizzas dans un four de fortune, pour les grévistes. Plusieurs sacs et cageots de vivres y étaient entreposés, et une vingtaine de lettres de soutien, venues de toute la France, y étaient affichées.

"Plus que des espèces sonnantes et trébuchantes, c'est ça qui fait du bien, d'avoir été soutenus", témoigne Daniel Dupuy, "ex-futur retraité", salarié CFDT du site.

Un climat de solidarité "jamais vu" a également soudé les grévistes, témoigne Fabrice Judeaux, qui se félicite que les salariés partent '"plus armés" à l'avenir pour d'éventuels autres conflits sociaux.

Peu avant le début de l'AG, les deux responsables syndicaux CGT et CFDT, Christophe Hiou et Dimitri Guiller, avaient même échangé leurs casques syndicaux, le temps d'une accolade.

TOTAL
(©AFP / 29 octobre 2010 18h16)

1 commentaire:

  1. Grâce à vous, je suis à nouveau fier d'être un prolo !
    La lutte c'est classe ... contre classe !

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